dimanche 28 avril 2013

Aux commandes d'un 737

J'ai eu l'occasion, il y a quelques temps, d'aller visiter les simulateurs de vols installés sur l'aérodrome de St-Exupery, et la grande chance de me mettre aux commandes des deux sinus : le premier, assez générique, le second full flight servant à la qualification des pilotes de lignes : un simu de 737-800 NG.

Nous sommes superbement accueillis par des techniciens très sympas, Jeunes Ailes également (bizarre, ça!), qui seront notre "instructeur" pour cette séance. Après une présentation méticuleuse du coeur du système, l'ensemble des moyens informatiques nécessaires au fonctionnement du simu du 737 ainsi que des dispositifs de fonctionnement de l'ensemble des systèmes faisant bouger la grosse boite dans laquelle se trouve un véritable cockpit, nous sommes installés dans le simu générique. Ce sera aux commande d'un Beechcarft 90 que nous ferons notre premier vol.




Je me mets en place gauche, alors qu'un ami pilote m'accompagnant se place à ma droite. Chacun de nous fera un vol "local" avec quelques pannes pour corser un peu les difficultés.

Planquez vos clés, Albéric et Olivier, maintenant on sait le faire décoller ;-)
On sait le faire atterrir aussi, mais ça, c'est plus risqué!

Et puis, nous passons le "vrai" simulateur.

La "petite" boite dans laquelle se trouve le cockpit du 737

Nous entrons dans un réel cockpit d'avion. Comme à chaque fois que j'ai pu me faire inviter dans le cockpit, tout y est... sauf les deux personnes dans les fauteuils à l'avant. Nous admirons cet environnement comme des gamins hébétés devant leurs cadeaux de Noël.

Les pilotes ne sont pas là... allez, on s'installe aux commandes!

La place du Copi

La place du Cap'tain

Notre instructeur du soir nous allume les écrans du simulateur... Et là... complètement bluffé!!! Les images sont d'un réalisme extraordinaire. Nous sommes sur la piste de Madère. Cette piste a la particularité d'être sur pilotis, et surtout, l'approche ne se fait pas en ligne droite pour la piste, mais en "S". Pour l'arrivée, nous serons aidés par un lièvre qui représente ce "S".



Après quelques explications sur les tableaux, les vitesses, les taux de montée et descente, nous mettons en route nos deux réacteurs. La cabine vibre légèrement, le bruit du démarrage est également présent. On s'y croit vraiment. Nous sommes repoussés jusqu'à être alignés sur la piste. L'avion bouge. C'est extraordinaire, on voit le pousseur devant nous qui nous positionne correctement pour le départ.



Je suis correctement aligné et prêt au départ. Poussée des manettes de gaz, la cabine s'ébranle et nous commençons à prendre de la vitesse. VR atteinte, je tire sur le manche, l'avion s'élève dans les airs avec un vario impossible dans nos cocottes en papier. Le premier vol de prise en main de la machine sur déroule de façon très honorable avec un tour de piste sur Madère. Certes, les rayons de virages sont un peu plus importants qu'en TB20, mais ça va pas mal. Mon copi m'aide dans ma tâche en rentrant le train, puis me sortant les volets et le train.


Je me pose très correctement pour un premier atterrissage aux commandes de cette machine. J'ai un peu transpiré, mais tout va bien.

Notre instructeur nous repositionne sur la piste pour une nouveau départ et m'annonce que nous allons avoir quelques soucis pour le prochain tour.... Et c'est parti. Décollage dans l'axe, tout va bien malgré la nuit bien noire. L'avion commence à être chahuté : notre instructeur nous ayant mis un gros orage sur la zone. Vu ce qui risque de nous arriver, je préfère m'éloigner un peu du terrain, plutôt que de faire un tour de piste, afin d'arriver le plus proprement possible.

Mon copi m'aide à préparer la machine, sortie des volets au premier cran, ça bouge de plus en plus. L'orage s'intensifie sur la zone et des éclairs viennent illuminer notre cockpit. Mon copi me sort le train :  seulement deux vertes. Le train droit refuse de sortir... ça commence à se compliquer... L'instructeur explique où se trouve la commende manuelle de trains et comment le sortir... juste au moment où le cockpit est envahi par la fumée. Il nous faut mettre les masques à oxygène. Là, on est vraiment dans la m...

Je continue mon approche. La vitesse est trop basse, il faut remettre des gaz, mais un réacteur ne répond pas tout à fait comme un moteur de DR400. Je pousse un peu plus quand retenti une alarme : feu du moteur gauche. Nous déclenchons la première charge d'extincteur... le feu continue. Nous enclenchons la deuxième charge... Le feu est éteint. Pendant ce temps je dois gérer l'arrivée en "S" et suivre le lièvre.

Avec un seul moteur, je n'ai plus assez de puissance, j'essaie de pousser à fond... trop tard, c'est le crash! Nous sommes secoués comme des malades. J'ai perdu 5 litres de transpiration. On pue le fumigène... on a les visages marqués par les masques... tout va bien nous sommes vivants, ce n'était que du simu!

C'est au tour de mon Copi de devenir Capt'ain. Lui aura droit à une arrivée sur Lyon St-Exupéry par piste verglacée et enneigée.



Au moment du freinage, l'avion part en glissade sur le côté et sort de piste... C'est pas bon, ça... Deux avions cassés en moins d'une heure....

L'aérogare de ST-Exupéry



Sur d'autres essais, nous aurons :
- perdu un moteur
- eu le feu sur les deux moteurs + l'APU
- éclaté un pneu au roulage
- pris la neige
- été dans le brouillard le plus épais que je n'ai jamais vu
- fait un amerrissage (non volontaire)
- fait un atterrissage sur le ventre

Que de souvenirs. Merci à nos instructeurs pour ces moments magnifiques.

4 commentaires:

  1. Ouah génial !!! ça devait être super !!
    Chanceux ! ^^
    Je pensai pas que c'était si réaliste les images ! Impressionnant !

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    1. Tu as raison, jfab, c'est bluffant;
      Tous les terrains de la base de donnée ne sont pas aussi bien détaillés, mais il y en a quand même pas mal d'un réalisme extraordinaire.

      Bons vols.

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  2. Superbe expérience Franck ! Tu as dû avoir une montée de stress pendant toutes ces pannes ?

    J'avais eu l'occasion d'effectuer un vol aux commandes d'un Airbus A430-300 FFS, côté pilotage j'ai était agréablement surpris et je remarque que c'est assez conventionnel, reste l’inertie et la complexité des multiples systèmes utilisés.

    Jean-Martin

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    1. Tu as raison, Jean-Martin, super expérience, et grosse transpiration...

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