mercredi 22 août 2012

3ème destination étrangère : l'Italie...

En ce mercredi, deux éminents membres du club (Gilles et Christian) avaient prévus de faire un vol sur TORINO Aeritalia (LIMA), petit aérodrome dans le centre de TURIN et ils m'ont gentiment proposé de les accompagner en sac de sable. Comme c'est un vol que nous envisageons de faire avec un ami, j'étais tout content de pouvoir le découvrir avant, afin d'être le plus performant possible quand nous effectuerons ce vol ensemble.

J'accepte donc très vite cette proposition. Ils avaient rendez-vous la veille au soir pour faire le point sur la nav et sur la météo, et je me suis invité à ce briefing, car il y a toujours à apprendre auprès de ce genre de personnes. Quelle idée lumineuse, j'ai bien pu avoir sur ce coup-là.

En effet, lors de la réunion de préparation, Christian me demande si je ne veux par faire une branche, car il souhaite être sac de sable sur ce vol, pour diverses raisons. Ai-je bien compris? Mais bien-sûr que je suis preneur. Quelle idée!!!

Me voici donc parti avec un dossier météo sous le bras, quelques waypoints pour la route, et surtout une nav à préparer pour le lendemain matin. Merci les insomnies... Le vol sera préparé dès demain matin 0500.

Donc lever tôt, pour un boarding à 1000, mais préparation oblige... Le log de nav prêt, je me dirige vers le terrain, histoire d'imprimer les derniers météo, NOTAM, AIP... A l'arrivée de mes deux camarades de jeu, tout est prêt. Je leur montre ma route et pose les quelques questions qui me trottent encore dans la tête, vu les documents aéronautiques en anglais qui m'ont aidé à préparer tout ça. Excellent pour la préparation du 1.028, mais y'a du boulot comme on dit chez nous!!!

Ma nav est validée. Nous rejoignons l'avion et le départ se fait dans les temps correspondant au plan de vol déposé la veille par Gilles. Je prends contact avec la tour du Bronx, où l'excellent Contrôlator officie en cette belle matinée.

Equipage de choc!

Nous sommes autorisés à tout ce que je demande, merci Contrôlator! Nous rejoignons les axes de piste de St-Exupery, et là, Gilles demande à notre charmante contrôleuse l'autorisation de monter immédiatement au FL065 pour notre croisière. La réponse a été : "autorisé niveau 65, Chef!"Ca nous a beaucoup fait rire dans l'avion. A priori, la révolution de 1789 n'est pas passée partout pour l'abolition des privilèges! ;-)

Nous arrivons travers Chambéry-Aix.

Mise en montée de notre TB20, et nous rejoignons le FL065 sans trop de difficultés, l'air étant encore pas trop chaud. Nous arrivons dans ces magnifiques montagnes, dans lesquelles le spectacle qui s'offre à nous me fait toujours autant vibrer. C'est tellement magnifique.

Quelques images des Alpes:




J'en profite pour poser plein de questions à mon copilote instructeur, Gilles, sur le vol de montagne : les endroits où il faut passer, l'utilisation de la fréquence montagne, etc..., ayant en projet de commencer à préparer au-moins un lâché altiport cet été... et peut-être commencer à préparer une qualif. montagne... A suivre...

Nous arrivons au Mont Cenis et passons son fameux col ainsi que le barrage du même nom, avant de débuter notre descente sur Torino. Gilles fera la radio, car je manque encore d'aisance, n'étant qu'au début de la préparation du 1.028. L'accueil par le contrôle italien est très agréable. 

Le lac du Mont Cenis...

... et son barrage.

Nous arrivons en Italie, par la vallée de Souza :


Nous sommes autorisés à une intégration pour la piste 28, fort impressionnante avec sa fin de vent arrière sur le début de la ville et sa base sur une avenue large et arborée du centre de Turin. Je suis concentré à fond. Je me pose la question de savoir jusqu'où aller pour perdre suffisamment d'altitude pour me présenter comme il faut.

Notre route aller.

Intégration pour la vent arrière de la 28.

La base et la finale sur Torino!!!

Une fois posés, après 1h16 de vol, Gilles demande aux contrôleurs s'il nous est possible de monter à la tour, ce qui est accepté immédiatement. Sympas, là-bas aussi, les contrôleurs. 


Nous nous parkons sur D2 et nous rendons au pied de la tour prendre contact avec m'aéroclub qui gère le terrain. Bonne nouvelle, pas de taxe. Puis nous sommes accueillis à la vigie par les deux AFIS, qui ont même le gentillesse de nous appeler un taxi et nous indiquer un bon restau pour déjeuner.

TORINO Aeritalia tower

Notre monture : F-GKUM

Vue de la tower

Après un excellent repas au restaurant Rossopomodoro de Turin (excellente chaine de restaurant où l'on manges des pâtes italiennes extraordinaires), nous voilà revenus au terrain pour le retour. Il fait très chaud sur le tarmac : 37°C. NOus espérons que le température va vite descendre dans les montagnes, car il nous faut passer à nouveau le mont Cenis, et ça risque de ne pas être une mince affaire.

C'est donc Gilles qui nous ramènera sur le Bronx. Prévol effectuée, nous mettons en route et sommes autorisés à rouler au point d'arrêt de la 28. Il fait chaud, très chaud. Nous avons bien besoin de toute la piste et passons vraiment pas haut du petit bois en bout de terrain. Mais avec Gilles aux commandes, pas de souci. C'est totalement maîtrisé.


Nous commençons à entrer dans la vallée et prenons congés de nos contrôleurs locaux pour contacter l'approche de TORINO, avec qui nous seront peu de temps en contact, cause relief. Nous voyons bien le col du Mont Cenis et ne sommes pas prêt à le franchir avec ce vario comateux! Gilles effectue donc près de deux 360 pour nous permettre de passer le col en toute sécurité. Ca monte, mais très doucement... C'est là que nous regrettons le magnifique plat de pâtes ingurgité au Rossopomodoro.

Près de deux 360 autour de Suza.

Quelques nuages nous attendent sur notre route :



Nous passons finalement le col et les paysages sont toujours aussi magnifiques avec cet éclairage de fin de journée. Le retour se fait sans encombre et nous arrêtons le moteur après 1h18 de vol.

La trace retour



Quel excellent moment passé encore avec mes deux acolytes. Merci messieurs. 

Je suis encore plus impatient de refaire ce vol avec l'ami avec qui nous l'avions prévu. Alors, si tu lis ces lignes... ;-) Je suis à ta disposition!!!

mercredi 1 août 2012

Un vol suite à pari à la c...

Il s'agissait à l'origine d'un pari à la c...

Un de mes collègues de travail, Rémy, dit "l'inspecteur" ayant monté une section "arts martiaux" dans l'entreprise, plus précisément de "Taï Jitsu", me tannait depuis début septembre pour que je vienne à ses séances d'entraînement. N'étant déjà pas ce que l'on peut appeler "un grand sportif" (en fait c'est le sport que ne m'aime pas), je ne savais plus comment le faire se débarrasser de cette idée saugrenue.

Lors de discussions entre collègues, où je parlais "avion", celui-ci me disait toujours : "monter dans un petit coucou... jamais!". C'est de là que m'est venue l'idée sadique, j'en conviens, de lui proposer le deal suivant : si tu viens faire un tour d'avion, je viendrai sur ton tatami. La réponse a été tout aussi immédiate que claire : JAMAIS!

Le temps a passé quelque peu, puis il est revenu me voir en me disant que ce n'était pas son genre de ne pas relever un défi. Message enregistré. Je suis un traître, car je m'attendais bien à ce qu'il revienne sur ce terrain, et ça m'amusait de le voir revenir. Je sais, c'est bas. Mais on tous nos faiblesses!

Quelque temps plus tard, il revient à nouveau à la charge en me disant "bon, ce serait bien que ce soit toi qui fasse le premier pas" en arguant des arguments aussi fallacieux que rigolos. J'ai laissé passer le reste de la saison et je me suis pointé... à son dernier cours avant les vacances. Rien que le fait de voir, sa tête fut un ravissement! "Merde, tu es venu???? Ah ben, je suis mal!!!".

Il m'annonça qu'il allait donc, lui aussi, s'exécuter, tout en ayant pris au moins trois points de tension artérielle. Très bien, prenons une date avant que l'on oublie... La date fut choisie sur la semaine suivante pour ne pas lui laisser trop de temps à réfléchir. Du coup, deux autres collègues, ont décidé de nous accompagner pour cette escapade qui ne manquerait pas de piquant.

Et c'est comme ça que nous nous sommes retrouvés, en une magnifique soirée de juillet, dans un TB20 pour un vol sur Chambéry-Aix les Bains de jour et un retour de nuit. Ah ben, quant à faire un truc sympa, autant prévoir la totale.

L'équipe de choc!

Tout le monde fût à l'heure au rendez-vous, en dehors de Rémy, qui, soit-disant, se perdit dans un lotissement de Bron, à cause de son GPS. Heureusement que nous avons confiance en lui, sinon, nous aurions eu bien du mal à le croire... Enfin, il arriva et nous sommes allés préparer la machine.

Rémy fait aussi la prévol! Oui, oui, c'est du costaud! Inspecteur Puget...


Rémy le sourire déjà légèrement crispé! avec Xavier et Philippe.

En fait, Rémy est quelqu'un de très expressif. Et pendant que je réalisais la prévol, il continuait à faire le rigolo, tout en prenant, petit à petit, une sourire qui se crispait. Nous étions aux anges. Philippe et Xavier, lui ont bien sûr laissé la place droite pour ce vol aller. Caméra en place pour filmer l'événement, appareils photos chargés à bloc, nous mettons en route pour le départ. Jusque là, tout va bien. Je commence à expliquer le vol, et notamment le passage au-dessus des axes de St-Exupéry. C'est à partir de ce moment que les répliques "cultes" allaient arriver. "Quoi, passer entre les avions qui décollent et ceux qui atterrissent, mais t'es un malade! "...


No comment...

Nous sommes autorisés au décollage, et là, grand silence. Rémy s'est mis en position "mute" hormis un "pfff, oulala!". Décollage en 16, puis virage à gauche... peu apprécié, puis arrivée sur St-Ex où quelques liners sont en arrivée ou en départ. Mes passagers sont impressionnés que l'on puisse passer comme ça au-dessus d'un si gros aéroport.
Au-dessus de St-Ex.

Nous poursuivons notre vol vers Chmabéry, et je propose à Rémy de prendre les commandes. J'ai senti un grand moment de solitude, mais il a accepté. Le machouillage de chewing-gum s'est accéléré. Je lui donne un point à suivre au loin, qui nous conduira à la verticale du lac d'Aiguebelette, nous permettant d'entrer dans la CTR de Chambéry. Il se débrouille très bien. Nous survolons les méandres du Rhône.

Rémy aux commandes...

Arrivée vers SW au-dessus du lac d'Aiguebelette.

Arrivant sur le relief, je lui propose de reprendre les commandes car nous allons nous mettre en configuration atterrissage. Je suis autorisé à une semi-directe 36, et il m'est demandé de rappeler en finale. Je fais mon virage à gauche pour me positionner en finale. "Tu es sûr que tu dois te pencher comme ça???" Oh, oui, sinon, on va se poser à Challes les Eaux!

"Euh, Franck, j'ai été cool sur le tatami"

Pour nous aider, il y a les PAPI. Je demande à Rémy de me donner les couleurs car je ne les vois pas très bien. Il s'inquiète. Puis l'alarme de PA et vitesse faible, sans train sorti, se fait entendre. L'alarme est identifiée. Mais ça ne suffit pas à rassurer mon Copi: "Quoi, alarme identifiée... et tu ne fais rien que de l'identifier???" Ben non, puisque je sais ce que c'est... ;-)

Arrivée sur LFLB

Je fais un kiss des plus doux sur la piste. D'un coup, Rémy reprend des couleurs. Nous dégageons la piste et rejoignons le parking L2 pour stationner. Direction le restaurant situé juste à l'entrée de l'aérodrome, le Dropping zone, dans l'hôtel le Cervolan, où nous avons très bien dîné.

Il commence à se faire tard et nous devons rentrer sur Lyon. Il fait surtout nuit noire, ce qui allait plaire à mes PAX. Nous regagnons notre avion et j'en profite pour les préparer un peu à ce vol hors du commun, où la visibilité sera très réduite par cette nuit sans lune et les risques liés aux montagnes environnantes réellement présents. Nous arrivons sur le terrain et tout est éteint, les bâtiments comme la piste. Et là, les questions les plus audacieuses fusent : "Mais comment va-t-on décoller dans le noir?"

Tout en expliquant qu'il faudra que chacun prenne bien un repère sur le bord de la piste et me signaler très rapidement tout écart, je programme ma radio de secours sur la fréquence d'auto information et déclenche l'illumination de la piste. Ils sont scotchés! C'est vrai que ça a de la gueule, surtout quand on ne s'y attend pas.

Le retour se fait sans encombre avec Xavier comme Copi. Il a déjà fait du "petit coucou" et est très décontracté malgré la nuit noir. J'attends d'avoir passé le relief pour lui laisser les commandes, mais il y a un peu de turbulences vu la chaleur de la journée (plus de 35°C) sur Lyon. Nous repassons au-dessus de St-Ex où l'activité est très calme en ce milieu de nuit. C'est même l'approche qui nous gardera en fréquence pour couper les axes de piste. C'est dire! Toutes les fréquences sont regroupées.

St-Ex de nuit.

Puis je leur demande de m'aider à trouver le terrain de Bron que je n'arrive pas à localiser. Autre phrase culte de l'ami Rémy: "ah, ça, c'est très drôle". Je me positionne en finale. Bron est en auto-information. Après l'atterrissage, nous allons à la pompe refaire le plein de notre engin avant de l'accrocher au parking pour une belle nuit.

Deux bien beaux vols, pour lesquels je me sent obligé de mettre chapeau bas à Rémy pour être venu quand même et prendre vraiment sur lui le fait de monter dans un "petit coucou".
Quant aux deux autres passagers, blasés sans doute, ils s'affairaient à prendre des photos et se pencher pour voir si nous ne perdions pas Rémy.

Un grand moment de rigolade pour certains, de tension pour d'autres, mais un grand moment de camaraderie. Merci Messieurs et bravo Rémy.