Voilà un WE que j'attendais avec impatience : aller faire un petit tour du côté des îles anglo-normandes, et ce, pour plusieurs raisons.
Sans ordre particulier, ça devait être un vol sympa, mais long (environ 380 NM), traverser toute la France, survoler les châteaux de la Loire... Un vol qui ne pouvait que laisser des souvenirs extraordinaires. Ensuite, vu l'équipe alignée au départ, ce ne pouvait être qu'un séjour mémorable : Christian, Gilles, JC et votre serviteur... Une équipe comme ça, en période de JO, ça vous rafle toutes les médailles! Enfin, aller m'essayer au British chez les British allait être un bon test pour vérifier mon niveau. Bon, sur ce point, je ne m'entendrai pas longtemps!
Le voyage se faisait à deux avions : le "j'écume" (ceux qui suivent ces lignes comprendront), avec aux commandes du char céleste les sieurs Gilles à l'aller et Christian au retour, et le PA28 "Lima-Alpha" pour JC et moi. Le WE à donc commencé il y a quelques jours par la validation de la route avec JC. Vu l'autonomie de l'avion, vu le temps de vol à réaliser et surtout vu l'autonomie de notre monture et la quantité de kérosène nécessaire en cas de déroutement à l'arrivée sur les îles, nous décidons de faire deux branches : Lyon-Bron -> Amboise et Amboise -> Aldernay.
Pourquoi Amboise, et bien on peut y reffueller avec la carte Total, et c'est à peu près à mi chemin. La route est approuvée. Nous l'affinons juste pour bien passer au-dessus de quelques châteaux de la Loire, notamment Chenonceau, Amboise et Chaumont au départ, puis au-dessus du Mont St. Michel au retour. JC prépare les premières branches et je me colle aux secondes.
Rendez- vous est pris la veille du départ à l'aéroclub pour faire le point avec l'équipage de l'autre avion : météo, heure de départ, heure d'arrivée... Et là, grosse claque dans le gueule par nos deux pilotes pros et super expérimentés : "Eh, les jeunes, votre refuelling à Amboise, c'est bien, mais les British sont hors Schengen, et il faut passer par un aérodrome douanier!!!" Aaaah, m... Pas vu arriver celle-là! Bon, on recommence tout! Après de nombreuses tergiversations, il est décidé de faire la pause au Mans. Certes, les branches ne sont plus du tout équilibrées, mais entre l'aller et le retour, ça reviendra au même.
Petit tour sur la carte VAC pour vérifier les horaires des douanes. Super: il faut prévenir la veille avant 16:00! Il nous reste 15 minutes!!! Coup de téléphone en urgence. La charmante personne nous indique que tout doit se faire par mail et qu'elle nous envoie l'imprimé. Plus que 10 minutes pour le remplir et le renvoyer... Ouf, c'est passé et on a même la confirmation de la réception! Trop fort ce JC.
A la grande joie de JC, je passe le récupérer chez lui à 05:30, horaire qu'il affectionne particulièrement. Comme il va faire la première branche, j'ai intérêt à le garder éveiller sinon... Nous arrivons au club, préparons nos dossier de vol (météo, NOTAM,...) puis regagnons l'avion attaché sur le tarmac. JC avait pris la peine de faire les pleins la vaille au soir, étant le dernier à voler sur l"avion. A cette heure-ci, peu d'activité sur le "Bronx". La tour n'est toujours pas éclairée. Nos amis contrôleurs arrivent plus tard.
JC fait sa prévol consciencieusement, comme à son habitude, mais à un rythme légèrement plus lent... C'est dur à cette heure-ci! A 06:40 "local", mise en route de notre monture qui démarre au quart de tour. JC est Cap'tain et je m'occuperai de la radio, histoire de ne pas m'endormir non plus. J'annonce nos intentions sur la fréquence tour, et pour une fois, nous n'aurons aucune réponse. C'est triste finalement.
Il est 06:40, et le soleil commence à se montrer.
Il est 06:40, et le soleil commence à se montrer.
Alignement, puissance, décollage... tout se passe bien. Un léger voile nuageux recouvre le Bronx, mais il est très haut. Sur notre route, nous en aurons probablement deux et nous naviguerons en tranche de jambon, c'est à dire nous entre deux épaisseurs de nuages. Après décollage, je contacte l'approche de Lyon pour nous faire identifier et demander à monter au FL065, ce qui nous est accordé immédiatement. Aucun trafic sur St Exupéry à cette heure.
Le vol jusqu'au Mans (LFRM) se déroule sans encombre, avec peu de monde sur les fréquences SIV. Nous nous posons quand même pas mal de question sur l'aéroport douanier. Y aura-t-il bien des douaniers à notre arrivée? Ce serait quand même une expérience originale que de se faire contrôler, et bizarrement, l'image du film "Le corniaud" dans lequel Bourvil se fait désosser sa voiture m'arrive à l'esprit, et bizarrement encore, cela m'amuse beaucoup moins.
Nous profitons de notre vol pour aller survoler les châteaux de la Loire. Ce n'est quand même pas la porte à côté, et il faut donc en profiter.
Nous commençons par le magnifique château de Chambord :
Puis ce sera celui de Chaumont :
Et nous terminons par Chenonceau :
A quelques nautiques du terrain, nous répétons notre arrivée : piste préférentielle, longueur de piste, côté du tour de piste... D'après nos données météo, le vent est nul, ce qui nous est confirmé par la manche à air, mais bizarrement les autochtones ne respectent pas la piste préférentielle (la 02) et se posent ou décollent de la 20. Vu le trafic, pas exceptionnel mais quand même, nous nous intégrons comme eux pour une vent arrière 20. La vent arrière passe juste au-dessus du circuit automobile, la base se fait presque au-dessus de la ville. Ici, les riverains doivent être différents de chez nous.
Les pistes voitures/moto et avions de Le Mans (LFRM)
Nous nous posons après 02:56 de vol et rejoignons la soute à carburant. Nous passons juste à cotée d'un "petit" Falcon 7X". Une bien belle machine qui nous permet de rêver un peu. En plus, sa livrée lui donne une ptit côté "Rapetou" avec son bandeau sur les yeux. Je l'aurai bien ramené pour l'ami Albé, mais il n'avait pas le plein et je ne me voyais pas le tirer discrètement jusqu'à la soute à essence...
Magnifique 7X
Nous en profitons pour nous dégourdir les jambes et nous restaurer un peu, vu que le petit déjeuner commence à être loin, tout en admirant ce bel oiseau. Le circuit automobile fait un bruit assourdissant. Nous déposons notre plan de vol pour l'étape suivante : passage de frontière et survol maritime. Comme nous l'avions prévu, pas trace d'un képi sur le terrain. La douane doit être occupée par ailleurs...
Nous enfilons nos magnifiques gilets de sauvetage utra-light pour le reste du vol.
Je me mets aux commandes et donc, JC sera mon radio pour cette branche. Les paysages sont magnifiques. Aucun relief n'est à craindre et nous attaquons la plaine du Cotentin sereinement en contact avec Brest info dans les écouteurs.
Je me mets aux commandes et donc, JC sera mon radio pour cette branche. Les paysages sont magnifiques. Aucun relief n'est à craindre et nous attaquons la plaine du Cotentin sereinement en contact avec Brest info dans les écouteurs.
Arrivés à la hauteur de Heauville, nous empruntons le cheminement obligatoire jusqu'à Alderney. Brest Info nous fait passer avec l'approche de Jersey, puis celle de Guernesey, qui nous demande surveillez un trafic à nos 9h30!!! Oui, oui! Nous pensons avoir été "baladés" par le contrôleur vu l'accent, et pourtant, le JC, il se débrouille bien!
Nous contactons enfin la TWR d'Alderney qui nous propose une base main
gauche pour la 26. Je me positionne bien sur l'axe de piste et mon glide
est validé par les deux "PAPI" situés du côté gauche de la piste.
Alderney en vue.
Je roule au parking en herbe. Nous voici sur le sol British. Il y a déjà quelques avions stationnés sur le parking, et un appareil vient se positionner à côté de nous.
Un Extra 400, cheers. Merci à Benoît pour l'info.
Puis c'est au tour d'un avion assurant la ligne avec la GB qui arrive et décharge ses 6 PAX. Enfin, le F-GKUM est annoncé sur la fréquence TWR. Nous le voyons atterrir et venir se garer non loin de nous. The team is complete! Nous allons pouvoir conquérir l'île.
Après ces deux jours assez chargés, au cours duquel la bonne humeur a été la ligne directrice, il nous faut nous rentrer sur Lyon. La première branche nous fera passer par le mont St. Michel, puis escale au Mans pour changement de pilote. JC, est notre "king of the first leg". Je ferai donc la seconde.
Un léger breakfast pour bien débuter la journée...
Adieu, Alderney, ou plutôt... au revoir. Je reviendrai!
La centrale de Flamanville.
Quelques parcs à huitres...
Le Mont St-Michel
Au cours du périple, peu de choses à raconter, en dehors de quelques anecdotes avec le SIV de Limoges qui a passé un savon monumental à pilote qui s'était annoncé mais qui ne veillait pas la fréquence, et à autre à qui il a été "gentiment" dit de mettre à jour ses cartes car les fréquences pouvaient changer!
Autre anecdote rigolote, pour les pilotes locaux, passez à la verticale de Romorantin (LFYR), une surprise vous attends sur la 23R. Malheureusement, la photo ne donne rien depuis le FL055, mais à l'oeil nu, c'est...original!
Trace GPS vol retour complet
Ce périple aura fait faire 08:33 de vol à notre avion et un peu plus de 06:00 au KUM. J'enrichis, quant à moi, mon carnet de vol de 03:56 et de deux nouveaux terrains.
JC : le seul à mettre un tee-shirt marqué "UE " en "UK" ;-)
Merci à l'équipe de joyeux malades qui m'ont accompagné dans ce WE délires. C'était vraiment bon.
Hello, super récit ! L'avion en question est un Extra 500, cheers !
RépondreSupprimerMerci Albé!
SupprimerJe modifie le commentaire.
Hello,
RépondreSupprimerCongratulations for these nice flights!
Euh...j'arrête!
Alors au jeu du "késavion?", je pense que l'avion au parking à Alderney est un Extra 500.
Et une petite remarque: le dernier château est Chenonceau et non Amboise. D'ailleurs celui ci est plus beau qu'Amboise. Enfin, c'est mon point de vue!
Beau récit, belle photos! Tu en es à combien de terrains?
A+
Correction: c'est un Extra 400, qui a servi de modèle 500.
RépondreSupprimerMerci Benoît!
RépondreSupprimerCela me fait 66 terrains différents.
Merci pour la précision sur le château que je m'empresse de corriger avant de recevoir les foudres de mes fidèles lecteurs. ;-)
Je maintiens, c'est un extra 400, because le 500 il a une hélice 5 pales devant la turbine, alors que le 400 a une quadripale devant le flat Six!
RépondreSupprimerArgument recevable! ;-)
SupprimerMerci Benoît pour cette précision très instructive.
Extra ton récit francky !
RépondreSupprimerMerci Steve. J'apprécie.
SupprimerMerci pour ce récit Franck ! Tu as refait le devis de masse après avoir ingurgité le "léger breakfast" ? ;-)
RépondreSupprimerUn beau vol en tout cas, avec en plus un survol de la plus belle région de France, le val de Loire et ses châteaux !!!
Christophe (autochtone chauvin ;-)) )
Merci à toi Christophe.
SupprimerEffectivement, c'est une très belle région. J'y reviendrais certainement.
Pour le devis masse et centrage, il n'y avait pas que le "léger breakfast" à prendre en compte, mais on a fait une belle balade à pied avant de reprendre les airs, histoire de lâcher du lest! ;-)
merci pour ce récit , juste une question : pourquoi cette baïonette géante à mi parcours ?
RépondreSupprimerMerci, Anonyme, pour ce commentaire.
RépondreSupprimerLa baïonnette est juste là pour corriger notre cap suite à dérive.
Non je plaisante, bien-sur. C'était pour survoler les trois châteaux de la Loire. ;-)
Merçi pour votre blog, et le récit devotre vol; J'ai hate d'avoir mon PPL, et de m'offrir des escapades;
RépondreSupprimerUne question comment faites vous pour avoir le traçé sur google??
Continuez de nous faire partager vos escapades aériennes.
Merci pour ces compliments.
SupprimerPour la trace GPS, il suffit de la télécharger à partir de AirNavPro en format ".kml" et de l'ouvrir à partir de Google Earth.
Bonne chance pour ton PPL.
Ce récit est une ode à notre périple, l'ambiance est parfaitement transcrite. Nous trouverons surement d'autres destinations toujours plus variées lors de nos réunions hebdomadaires.
RépondreSupprimerMerci, JC, c'est très sympa.
SupprimerJ'espère bien que nous remettrons ça...
C'est un plaisir dans une telle ambiance.