Tout pilote de ligne, outre sa formation initiale, doit recevoir une qualification pour piloter un appareil spécifique. Une qualification délivrée après environ six semaines de formation sur un simulateur et nécessitant un renouvellement obligatoire tous les six mois qui demande sur deux jours quatre heures de stage et quatre autres d’examen.
Actuellement en France, seuls existent à Paris les simulateurs de la compagnie Air France et plus récemment d’un centre privé, ceux d’Airbus à Toulouse. La création sur la plate-forme de Saint-Exupéry du centre de simulateurs Air Campus constitue donc un véritable événement dans le monde aéronautique.
Le projet lancé dans le cadre plus large du programme Air Parc, nouveau centre d’affaires de l’aéroport, a vu le jour en l’espace de deux ans seulement. Porté par Laurent Japhet, pilote et instructeur lui-même et conduit par CFA Rhône-Alpes, maître d’ouvrage d’Air Parc, Air Campus compte trente-deux actionnaires et a reçu le soutien de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes et de la Caisse des Dépôts.
Inauguré officiellement hier, il dispose d’ores et déjà de deux simulateurs : l’un pour Airbus A 320 et l’autre pour Boeing 737, les deux avions les plus vendus au monde.
Ces simulateurs fabriqués par le constructeur hollandais ont un coût de l’ordre de 8 à 10 millions d’euros chacun suivant les options souhaitées par les clients. La qualification pour voler sur un appareil a un coût oscillant entre 27 000 et 33 000 euros payés par les compagnies ou les pilotes eux-mêmes. « Nos simulateurs permettent de délivrer le niveau D, le plus élevé », souligne Laurent Japhet qui confie que des contrats ont déjà été passés avec Lufthansa, XL Airways ainsi que des Philippins. « Nous avions prévu au départ quarante formations annuelles, nous en aurons le double. Nous pouvons satisfaire les demandes de la quasi-totalité des compagnies au monde. »
Pour Air Campus qui emploie directement une dizaine de personnes et une trentaine au total plus indirectement, cette première mise en service n’est qu’un début. Deux autres simulateurs peuvent prendre place dans le bâtiment construit. Une seconde aile devrait voir le jour pour accueillir quatre simulateurs supplémentaires. Le concept prévoit aussi d’assurer la formation des hôtesses et stewards, de se doter d’un hôtel-restaurant pour ses stagiaires mais aussi d’un centre médical où ils pourront aussi passer les visites périodiques.
François S.
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