jeudi 3 mai 2012

Une journée à La Rochelle et ses environs

Voilà une belle traversée de la France, dans sa grande largeur, en allant de Lyon-Bron sur La Rochelle.

Rendez-vous à l'aéro-club à 6h00 avec Brian. La météo est incertaine, surtout pour le retour prévu le lendemain, vendredi. Nous étudions les cartes météo sur différents sites pour peaufiner nos analyses personnelles. 

Nous prenons la décision de partir malgré tout, avec possibilité de déroutement, au cas où. Notre monture sera le F-GYPG, un DR 400 de 160hp. 

F-GYPG

Je prends les commandes pour le vol aller. Notre route est assez simple, c'est presque une ligne droite.


Nous passerons à la verticale des aérodromes de Feurs (LFPZ), Clermont-Ferrand (LFLC), Limoges (LFBL), St-Junien (LFBJ) avant d'arriver sur La Rochelle (LFBH). Le tout en 2h10, s'il n'y a pas de vent.

Nous préparons notre machine pour un départ assez rapide afin d'éviter les premières brumes dû au lever du soleil. Il a beaucoup plut sur Lyon la veille et le réchauffement de la planète au lever du soleil risque de nous créer des problèmes pour partir. L'ATIS nous donne pour l'instant une visi de 4000m, du Few à 500ft et du Scattered à 1 500ft, une température à 10°C et un DP à 9°C. Les nuages sont toutefois peu épais et notre niveau de vol sera le FL065, ce qui devrait nous mettre largement au-dessus de la couche.

Nous sommes autorisés au roulage avec proposition de décoller en 16 alors que la 34 est en service, et ce à cause du faible vent. Nous prenons l'option proposée par la contrôleuse (toujours aussi charmante) de Bron. Ceci nous permettra de gagner quelques minutes.

  Les nuages au-dessus de Feyzin (SA)

Nous passons SA, le point de sortie, quittons Bron et prenons contact avec l'approche de Lyon-St Exupéry pour la suite de notre vol. A cette heure-ci, peu de trafic dans le secteur (le hub de Lyon n'est pas encore en service) et nous sommes immédiatement autorisés à monter au FL065. La vue sur Lyon est magnifique. Nous sommes au-dessus de la couche qui s'est formée dernière nous. Juste les sommets des Monts du lyonnais émergent au-dessus des nuages. Quelle carte postale!

Les Mont du Lyonnais

L'ensemble des vallée est sous les nuages et nous passons à la verticale de Feurs sans voir le terrain. L'approche de Lyon nous demande de passer avec ses collègues de Clermont. Notre transit est approuvé.  Il y a toujours peu de monde sur la fréquence. Nous avons peut-être réveillé les contrôleurs! 

Clermont-Ferrand

Le temps s'éclaircit peu à peu sous nos ailes et nous pouvons commencer à admirer les paysages du garde-manger Français. Nous arrivons à proximité de Clermont-Ferrand (coucou Edouard, qui doit être au boulot). Nous laissons à notre gauche le point culminant de Clermont, avec sur son flanc, l'entrée du parc Vulcania dédié à la connaissance des volcans.
 
 Un volcan d'Auvergne (au-dessus de Clermont)

Le vol se poursuit en direction de Limoges. Avant de passer sur le travers du magnifique lac de Vassivière, le contrôle nous demande d'être vigilant  à la tenue de notre route car la R 203 est active. Nos militaires s'entrainent avec des explosifs, des armes légères d'artillerie, des tirs de mortiers et de missiles et à la conduite de drones. Effectivement, il vaut mieux éviter d'aller les chatouiller.

 Lac de Vassivière (en partie)

Limoges

Nous passons dans le travers de Limoges, où le ciel est bien dégagé, maintenant, puis du terrain de St-Junien qui pourrait faire un beau terrain de déroutement au retour, si nécessaire. J'augmente mon cap de 10° pour faire une route directe sur La Rochelle. Nous débutons notre descente après avoir pris contact avec les militaires de Cognac enfin de les laisser évoluer sur leur zone d'entraînement au vol et à la voltige. Nous passons donc sous les 3 000ft. Le contrôle militaire a une phraséo irréprochable. Nous devons en faire de même pour ne pas passer pour des ploucs!

Original... mais facile à arroser en automatique

Notre transit se fait malheureusement sans voir de "pointus", autre nom des avions de chasse. Ça aurait été sympa d'avoir une petite visite de courtoisie. Nous passons ensuite avec l'approche de La Rochelle. C'est la 09 qui est en service, mais là-aussi, vu la force du vent, le contrôleur me propose une directe en 27 pour nous raccourcir. J'approuve. La finale est un peu particulière à cause de l'environnement et des villages qu'il ne faut pas survoler. C'est original, en fait, il suffit de suivre l'autoroute!.


Je me présente en finale, je suis autorisé à atterrir et le petit vente de travers nous secoue un peu. C'est maîtrisé, mais la sortie ayant été dépassée, je suis autorisé à une 180° pour venir la récupérer. Nous nous rendons au parking "Golf" en herbe. Il faut faire attention car il dispose d'une entrée et d'une sortie. Mais le contrôleur nous indique très bien le cheminement à suivre.

 La Rochelle (LFBH)

Arrêt moteur après 2h35 de vol. Il est 10h10. Nous sommes attendus par le frère de Brian et son beau-père pour un vol local au-dessus de la côte, puis direction l'île d'Yeu.

oOo

C'est donc notre deuxième vol du jour. Nous sommes maintenant quatre à bord. Avec la carburant délesté sur la première branche, nous pouvons entreprendre ce vol en toute sécurité. Brian sera la Cap'tain pour ce survol maritime et il doit donc maintenant déposer son plan de vol. Petit oubli avant le départ : quel est le numéro du BRIA local. Pas de problème, nous avons tous celui du très efficace de Lyon-St Exupéry qu'il contacte. Certes, son interlocuteur s'interroge sur cet appel, mais le : "on vous appelle vous, car vous êtres toujours très efficace" fait toujours son petit effet!

 Brian en train de préparer son plan de vol... ou sa nav!

Pendant que Brian dépose le plan de vol, j'en profite pour faire le briefing sécurité de nos passagers. Notre survol maritime se fera à 500ft mer (150m) et il faudra réagir vite en cas de problème. Je présente également notre monture à nos PAX avant de les installer à bord. Brian fait sa prévol. Le temps de mettre en route et de faire nos essais moteur, le plan de vol sera prêt au contrôle de La Rochelle et pourra être activé par le contrôleur.

Nous sommes autorisés à nous aligner sur la 09 pour un départ virage gauche et remonter la côte. Mise en puissance, décollage... Le paysage est magnifique avec les marais salants sur la droite, la pleine mer sur la gauche. Le contrôle nous signale que la D18 est active du sol au FL095. On va donc ouvrir l’œil, mais nous serons obligés de la pénétrer pour aller sur l'île d'Yeu.

 Entrée du port des Sables d'Olonne

Nous remontons la côte, passons le travers de la Tranche sur mer, des Sables d'Olonne puis de St-Hilaire-du-Riez avant de mettre la cap plein Ouest pour notre destination finale, avec un survol maritime d'une dizaine de minutes.

La Tranche sur mer

Port Joinville

L'île d'Yeu s'offre à nous dans sa majestueuse beauté. Nous approchons par le Nord où se trouve Port Joinville, seul village de l'île, puis faisons le tour pour rejoindre l'aérodrome situé sur la façade Est. Le terrain dispose de deux pistes, une en dur (14-32 disposant d'une LDA de 1 220m) et une en herbe (04-22 de 750m). Le vent est moyennement fort et TRES variable, il faut nous décider.


 Île d'Yeu et son aérodrome

Pointe occidentale de l'île

Brian choisis la 32, avec possibilité de remise des gaz. Report en vent arrière, au-dessus de la mer, base, finale... La machine est très difficile à contrôler dans ce vent. Il indique "remise de gaz" et nous repartons pour une nouvelle approche. Le vent tourne toujours et il prend la sage décision de faire l'approche en 04, sur la piste en herbe. On croirait atterrir sur un porte avion : le seuil de piste est presque à l'aplomb de la mer à une hauteur d'une quinzaine de mètre. Le point d'aboutissement est décalé.

L'atterrissage est très bien réalisé dans les conditions du moment, et nos PAX sont quand même devenus muets. Il faut dire que pour une première pour tous les deux, c'est une première "sportive". Nous regagnons le parking après 1 heure de vol environ. Nos PAX sont comblés par ce qu'ils ont vu, nous aussi.

 Trace GPS entre La Rochelle et l'Île d'Yeu

Etape suivante, clôturer le plan de vol, trouver un taxi pour aller sur Port Joinville, déjeuner et prendre du bon temps. Nous sommes debout depuis 4 h 30 du matin et la fatigue commence à se faire sentir.

Le plan de vol est clôturé, mais il n'y a pas de taxi dispo sur l'île. En fait, il n'y a que deux taxis, le premier est en transport de malade pour la journée (il a dû quitter l'île), le second s'occupe des passagers arrivant pas le bac. Au-secours, il fait faim!!! D'un coup, nous voyons une personne quitter les bâtiments de l'aérodrome et se rendre à sa voiture. Nous nous payons le culot de lui demander de nous emmener, ce qu'il accepte bien volontiers. C'est sympa, cette solidarité entre pilotes. Nous voici donc "incarcérés" à 5 dans une Twingo très ancienne génération.

Il nous dépose dans le centre du village où nous n'avons plus qu'à choisir où nous poser. Nous choisissons un petit restau bien sympa. Les gens sont très agréables ici.

 Un des bateaux venant des Sables d'Olonne

Il est maintenant temps de penser au retour. Notre conducteur nous avait indiqué la possibilité de louer des vélos que nous pourrons laisser sur place à l'aérodrome. Donc direction le loueur, et il y en a plein. Nous prenons possession de nos montures pour un prix "un peu" exorbitant (il nous font payer 1/2 journée à 8€ pour 1 heure, plus 8€ de récupération pour l'ensemble des vélos).

 Et oui, incroyable, mais en vélo!!!

Ici, le vélo ne présente pas une grosse difficulté : tout est assez plat, mais voilà bien longtemps que je ne suis pas monté sur ce type d'engin. heureusement, les selles sont très confortables. Nous longeons la magnifique côte escarpée, c'est du pur bonheur :

Notre retour à La Rochelle se fera par une verticale de Fort Boyard, certains voulant saluer le Père Fourrasse, d'autres envisageant de caresser les tigres... Nouveau plan de vol, au BRIA local, cette fois, puis mise en route. Notre départ se fera par la 14, car le vent à encore tourné.

 Marais salants de l'île de Ré

Le pont de l'île de Ré

Nous mettons le cap sur les Sables d'Olonne, directement, puis survol de l'île de Ré, où nous passerons la nuit, de l'île d'Oléron pour enfin passer à la verticale de Fort Boyard. Le nombre de bateaux autour est impressionnant : ça doit être la destination touristique locale pour les amateurs de la célèbre émission de télé qui tourne depuis quant même 22 ans.

Après quelques 360 autour du fort en s'assurant qu'il n'y a pas d'autres aéronefs qui ont la même idée que nous, nous mettons le cap sur La Rochelle pour le dernier atterrissage de la journée.

Île d'Aix

Trace GPS du vol de l'Île d'Yeu à Fort Boyard

Nous avions deux options à cause de la météo : soit passer la nuit sur place, soit rentrer le soir en cas de mauvais temps le lendemain. Le choix est vite fait : nous arrivons trop tard pour refueler. Ce sera donc une nuit (à priori!) sur place.

Fin de journée, bien fatigués par cette merveilleuse journée.



Les "pointus" de Cognac viennent nous saluer... Merci!

2 commentaires:

  1. Et ba, superbe article. Supers photos!!
    Moi aussi je vais surement avoir l'occasion d'en faire de telles :D. Quelques choses me dit que je vais me payer le petit déplacement en avion à Lyon sur un WE cette année (ma formation va pouvoir me le permettre)... Peut être certaines filles ou la motivation de te redonner mon 43 :D

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