dimanche 3 juillet 2011

Navigation sur le Massif Central

En ce samedi 2 juillet, le nouveau club où je me suis inscrit me proposait un vol en patrouille au-dessus du Massif-Central. Initialement, nous devions partir avec les 3 avions, et c'est en fait avec les deux Robin et six pilotes que nous avons passé cette très agréable journée.

Non seulement, j'ai fait des vols magnifiques, mais cela m'a également permis de connaître de nouvelles personnes très sympas, avec lesquelles j'ai eu plaisir à voler.

Les branches avaient été affectées par notre "GO", Chef pilote du club, Yves. Je devais effectuer la première branche : Lyon-Bron (LFLY) - St Flour (LFHQ) soit 92NM (170km), puis en seconde branche, Villefranche de Rouergue (LFCV) - Ussel (LFCU). Finalement, pour cause de refueling impossible sur LFCV, cette branche a nécessité une escale à Aurillac (LFLW), ce qui a fait une branche de 75NM (140km).


Nous voici donc au rendez-vous donné à l'aéroclub où tout le monde est à l'heure, ce qui est appréciable. Les commandants de bord préparent leur avion, visite pré-vol réglementaire, prise d'ATIS et transmission de nos intentions au contrôle local.

Nous sommes autorisés à regagner le point d'arrêt 34. Décollage, libéré par Lyon-Bron, je contacte Lyon Info où le contrôleur semble "un peu" dépassé malgré les 3 avions sur la fréquence. Je suis initialement autorisé 4500ft alors que j'avais demandé le FL 65. Dans ce secteur, c'est normal qu'il ne m'y autorise pas immédiatement, mais il a juste oublié de me rappeler alors que l'autre avion du voyage a eu son autorisation de niveau de vol. Bref, ce n'est pas bien grave.

Quelques minutes à attendre pour passer avec la toujours aussi agréable contrôleuse du SIV CLERMONT. C'est vrai que je suis assez gâté, c'est très souvent elle que j'ai à la radio et elle est très sympa. Merci Madame.

Je peux enfin monter au FL65 mais avec mon petit moteur de 108cv, il faut un peu de temps. L'avion est toutefois très agréable à piloter, et malgré le temps de montée, mes estimées de points tournant sont correctes... il est vrai que le vent nous aide un peu.

Nous arrivons gentillement sur St Flour après 1h10 de vol très stable.

St Flour (LFHQ)

Cette piste m'impressionne toujours: un grand ruban de goudron tout neuf (ou presque) de 1,3km, perdu au milieu de nulle part, avec un sympathique agent AFIS qui nous donne les paramètres locaux, c'est quand même le top.

Nous nous posons quelques instant, allons payer la taxe locale exorbitante de... 3,50€, et faisons un petit tour du hangar ouvert ou se trouve quelques avions, dont un magnifique Mousquetaire, qui est un peu l'équivalent de nos Robin, en un peu plus gros. Il y a également quelques avions de construction amateur dont un avec deux plans décalés qui a une drôle de tête.

Changement de pilote dans l'avion, ce sera Patrick le CDB pour la prochaine branche qui nous conduira à Villefranche de Rouergue, et surtout à l'étape importante de restauration des pilotes.

Le F-GVAD au départ de St Flour


La branche n'étant pas très longue, nous décidons de faire un peu de tourisme sur cette magnifique région. Les gorges de la Truyère, que m'avait fait découvrir Nicolas d'Aurillac, sont toujours aussi belles, et le manque d'eau toujours aussi impressionnant. Nous survolons le viaduc de Garabit qui date des années 1880-84. C'est donc un vieux monsieur mais quelle grâce et quelle allure.

Viaduc de Garabit sur la Truyère

Les gorges de la Truyère

Les gorges de la Truyère

Nous survolons des paysages vraiment magnifiques, des gorges taillées à la serpette, des petits villages perchés sur des promontoires inimaginables, des lacs d'altitude bien remplis alors que la rivière en fond de gorge a le niveau bas très visible.

Le château de Valon

Nous nous en mettons plein la tête et rejoignons tranquillement l'aérodrome très particulier de Villefranche de Rouergue, avec sa vent arrière sur la ville, sa base 31 sur le cimetière (!), sa large piste en herbe et en pente: en montée en 31.

Fin de bas 31 sur le cimetière!

La ville semble jolie avec une magnifique cathédrale en son centre. Ce sera donc notre halte remise en état de vol des pilotes. Activité indispensable pour que tous les instruments fonctionnent correctement.

Villefranche de Rouergue

Une table était donc réservée par notre GO au restaurant de l'aérodrome "Le St Exupéry". Un menu à 16€ comprenant salade de gésiers ou salade aveyronnaise, puis manchons de canard ou saucisses de porc avec pour accompagnement, de l'Aligot ou des haricots verts bardés de lard plus quelques autres légumes sans intérêt (!) nous semble tout à fait adapté à la restauration des hommes.
Nous avons du temps et profitons pleinement de ce moment privilégié. Cette table est à retenir. L'accueil est sympa, les mets de grande qualité et les assiettes bien garnies.

De drôles de machines nous survolent:

Après le café, il est temps de reprendre notre chemin. Une de nos montures a besoin de refueler pour arriver à notre prochaine étape, Ussel, mais nous ne trouvons personne pour la pompe. C'est là que nous décidons de changer un peu notre programme et de faire escale sur Aurillac pour cette opération.

Je reprends les commandes du F-GBTZ, avec un nouveau Copi: Frédéric. Regard sur la manche à air et nous constatons que nous décollerons en 31, donc dans le sens de la montée. Il fait chaud, c'est une piste en herbe, le repas a été copieux et il va donc me falloir bien tenir la machine pour passer les arbres en bout de piste. Heureusement, nous ne sommes que deux dans l'avion.

Il y a une forte activité hélico sur le terrain avec des baptêmes pour un groupe de jeunes qui ont sans doute gagné ça à un concours quelconque. Nous quittons le parking en faisant attention d'avoir bien été repérés par les hélicos à l'arrivée et au départ et je regagne le point d'arrêt 31.

C'est parti, pleine puissance, l'avion se met en mouvement, les 1000 mètres de piste se déroulent sous nos roues, 110km/h: rotation, c'est parti! 150km/h pour la montée, il faut s'en occuper. Cap sur Aurillac pour une petite nav de 35 minutes. J'ai vu sur facebook que l'ami Nico était sur Toulouse. Dommage, j'aurai bien aimé l'y rencontrer pour le saluer. En fait, mauvaise coordination. Il n'avait fait qu'une nav sur Toulouse et était déjà revenu. Ça c'est "ballot". d'autan que le temps de refueler, nous aurions pu discuter quelques minutes. Ce sera donc pour une prochaine fois.

Nous en profitons aussi pour remettre 66 litres de bon 100LL dans notre machine car le départ est un peu moins sportif ici qu'à Villefranche de R. Quoique!
Puis cap sur Ussel. C'est facile, c'est tout droit! Sauf que les paysages étant magnifiques, la tenue de caps s'en fait "légèrement" ressentir! Mon instructeur serait-là... aie! Mais maintenant, on s'en fout! Ce sont des vols "plaisir", les PAX ne sont pas tenus à des horaires précis, et ils profitent également du beau paysage... et nous avons le plein de carburant.

Nous arrivons sur Ussel après 45 minutes de vol, dur dur le vent de face de 10kt. La piste en dur est accolée à une forêt dense et un joli bouquet d'arbres se trouve pas très loin du seuil de piste. L'autre avion déjà posé nous signale des turbulences à l'arrivée, il faudra donc majorer notre vitesse.

La piste est originale: 1350m de long et 30m de large, en bitume... comment dire?... gazonné! Voilà, c'est le terme: bitume gazonné! C'est un peu perturbant pour le jeune pilote que je suis car par moment on a presque l'impression de ne plus être sur la piste tellement qu'il y a de l'herbe! De plus, c'est une première pour moi: tondre une piste en bitume à l'atterrissage. Reconnaissez que c'est peu commun. Bon, j'exagère un peu, mais comme dit mon instructeur: la vérité est toujours entre les deux! ;) Gilles.

Nous arrivons au parking, et dès la sortie de l'avion, nous sommes accueillis chaleureusement par les pilotes présents. Ça fait plaisir. On sent une communauté de pilotes. Ce n'est malheureusement pas le cas sur Bron. Nous discutons donc avec quelques pilotes, en profitons pour boire un coup car il fait très chaud.

Il y a également sur le terrain un magnifique Fouga Magister, avion conçu dans les années 50 et qui a servi 24 ans à la Patrouille de France (1956 - 1980):

Pour le retour, c'est Frédéric qui assurera la fonction CDB et je serai son COPI. Mission: rentrer sur Bron en passant sur le Puy de Sancy, perché à 6182ft (1885m). Nous partons de 2427ft (739m) et avons 15NM pour faire la grimpette. C'est jouable! Ça va être chaud vu les conditions météo, mais c'est jouable. Et c'est même très bien joué par Frédéric.

Pas si loin que ça, le Puy de Sancy!

Quelques courageux randonneurs nous saluent.

Quel paysage magnifique. Ces plateaux inclinés qui doivent offrir l'hiver de magnifiques plans de neige, il y a du reste des remontées mécaniques. En plus de ce que nous voyons vers le sol, la visibilité horizontale est extraordinaire. Nous avons près de 50NM (90km) de visi. C'est époustouflant! (en fait, j'utilise cet adjectif car je viens de me rendre compte du nombre de "magnifique" que j'ai utilisé dans ce billet! LOL comme disent les jeunes!).

Quelle visi!

Nous rentrons tranquillement sur Bron en passant entre Issoire (LFHA) et Brioude (LFHR), puis près d'Ambert (LFHT). Nous sommes en contact avec la gentille contrôleuse de Clermont. Dommage, ce n'est plus moi à la radio!.

Issoire.


Notre arrivée se fait sans encombre après 4h30 de vol pour chaque avion.

Bilan de la journée:
- 4 nouvelles connaissances
- 2h30 en Commandant de bord
- 2 nouveaux aérodromes à mon tableau de chasse

Comme disait un politique: "Bon bilan".

Merci messieurs pour cette très belle journée.

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